De Ostara à Beltane
De Ostara à Beltane

De Ostara à Beltane

Aux petites heures du matin, les oiseaux recommencent à chanter. Prenons le temps de les écouter…

Aux petites heures du matin, les oiseaux recommencent à chanter. Prenons le temps de les écouter. C’est un exercice simple de reconnexion à soi et à cette diversité naturelle qui nous entoure. Un quart d’heure tous les matins, l’esprit libéré des pensées quotidiennes, le corps encore engourdi par la nuit de sommeil qui vient de s’achever. Prenons le temps de les écouter.

C’est d’autant plus important que nous ne savons pas pour encore combien de temps nous pourrons profiter de ces chants, annonciateurs d’une nature qui renaît. Annonciateurs d’une nouvelle saison des amours et de la fertilité. Celle qui permet à la Terre de nous nourrir et de nous ravir par les couleurs et les odeurs qui s’épanouissent au printemps et illuminent notre été.

Nous ne le savons pas car nos pratiques agricoles, nos émissions de carbone, le poison que l’on déverse dans nos rivières, contribuent chaque jour à la disparition de tant d’espèces qu’en 2018, à Niort, dans les Deux-Sèvres, à quelque battements d’ailes de Sainte-Soline, plus un seul d’entre eux ne chantaient.

Ici, en ce mois de mars tempétueux, chargé de giboulées, corneilles et corbeaux tournent comme chaque année au dessus des champs fraîchement semés de graines génétiquement modifiées. Traditionnellement associés à Morrigan, déesse irlandaise de la guerre, suivons leurs vols, annonciateurs de cette ère de luttes qui vient de commencer.

Il y aura un avant et un après ce 25 mars 2023, où une jeunesse déterminée par son désir de construire un monde meilleur, écologiquement soutenable et socialement équitable, a été violemment réprimée par la milice du capitalisme. Comme pour les arracher à un rêve collectif et partagé, dont les tenanciers du système ont si peur, qu’ils sont prêts à tout faire pour les ramener à la réalité. A leur réalité. Celle d’une existence grise et sans imaginaire, aliénée par la productivité, où la seule perspective de joie se résume à consommer toujours plus de produits, dont la conception même s’avère délétère pour tout ce qui vit à nos côtés.

En ce jour, je ressens une profonde colère. De la rage même… Probablement identique à celle que doivent ressentir loups, cerfs ou sangliers lorsqu’ils se retrouvent acculés par les chasseurs contre une clôture forestière, leur coupant toute possibilité de s’échapper. Aux Sentiers de l’Awen, nous n’allons pas nous résigner. Nous n’allons pas nous laisser emporter par le défaitisme et nous embourber dans l’éco-anxiété. Ce serait trop facile… Nous ne les laisserons pas gagner.

Nous continuerons de transmettre ce que d’autres nous ont enseigné, afin que chacun·e dispose des outils nécessaires à l’édification d’un futur désirable. Nous continuerons à sensibiliser, sur l’impérieuse nécessité de modifier nos comportements et nos modes de vie, pour garantir un avenir à notre monde, en refusant le diktat du marché. Nous, toutes et tous, sommes les Soulèvements de la Terre. Ne l’oublions jamais.